Je suis somnambule. Ce n'est pas vraiment un scoop, mais il m'arrive si souvent de me réveiller en pleine nuit que je dois barricader les portes de l'intérieur pour ne pas sortir de chez moi sans le vouloir. + Je ne bois jamais d'alcool. Je trouve toujours un prétexte, parfois farfelue, pour qu'on ne me force pas à en boire. + Je suis responsable de la mort du chat de ma grand-mère. Je devais m'en occuper lors de son voyage en Floride et un accident à fait que mon babysitting s'est écourté. J'ai malencontreusement fermé la porte du garage sur lui... je lui ai dit qu'il s'était fait manger par un ours. Je sais qu'elle a des doutes mais bon... c'est toujours mieux que de lui révéler qu'il est mort écrasé par ma faute. Enfin, peut-être pas... + J'aime beaucoup les bonbons, spécialement aux jujubes. Si jamais j'ai une dent contre vous, offrez-moi un sac d'ourson en gelée et je reviendrai automatiquement dans vos bonnes grâces. + Je suis très matinal. Je me lève généralement avant le soleil, pour faire un jogging rapide avant le déjeuner. + J'ai plusieurs allergies alimentaires (arachides, noix de coco, poisson). Si vous cherchez une manière peu originale de me tuer, vous savez donc comment vous y prendre. + Je me suis déjà fait arrêter pour racolage. Je préfère éviter les détails, mais sachez seulement que ce n'était pas ma faute. + Je suis un très mauvais conducteur. J'évite autant que possible de me retrouver derrière le volant d'une voiture. Si vous me passez votre automobile, c'est à vos risques et périls. Ce n'est pas que je suis un conducteur qui aime la vitesse ou quoi que ce soit de ce genre. C'est plutôt car je suis trop prudent et que je suis aussi stressé qu'un écolier derrière le volant. Une tortue conduirait plus rapidement que moi. + Je mange souvent épicé, malgré le fait que cela me cause régulièrement des brûlures d'estomac. + Je suis incapable de me battre. Ne vous attendez pas à ce que je prenne votre défense, je ne gagnerais jamais un duel à la loyal. + Je suis accro aux boissons énergisantes. C'est ma drogue. + Je crois aux extraterrestres et au paranormal. Ce sont mes sujets de discussion favoris. Oui, il m'arrive de croire aux idées de complot et tout ce qui s'y rapproche.

''Tu veux accompagner ta petite amie?'' J'ouvris la bouche pour refuser, mais Elly m'asséna un coup dans les cotes, me forçant à la refermer aussitôt, en grinçant des dents. Ce n'était pas du tout ma journée, surtout que je venais de croiser mon professeur de musique en entrant dans l'établissement. Elle avait bien mentionné quelques fois être bénévole dans un organisme, en classe, mais j'étais loin de me douter qu'elle parlait d'un endroit comme celui-ci. J'avais eu droit à des regards interrogateurs de sa part lorsqu'elle était passée à côté de moi et je savais pertinemment qu'elle allait me harceler dès qu'elle me verrait en cours. J'étais loin d'être ravi de la situation, mais voyant le regard implorant de Elly, je me suis résigné dans un soupir. ''Bon d'accord...'' L'infirmière me lança un regard réprobateur, mais je ne lui portai aucune attention. Je les ai simplement suivit jusque dans la pièce adjacente, prenant place sur un siège, les bras croisés, alors que mon accompagnatrice revêtait une chemise d'hôpital. Une fois cette dernière sortie de la salle de bain, elle s'approcha de moi en me lançant, dans un murmure, un simple petit merci. Après m'avoir embrassé sur la joue, elle suivit l'infirmière dans la pièce suivante, me laissant seul avec mes pensées. Je ne comprenais pas comment j'avais pu me mettre dans un tel merdier. Pourquoi avais-je accepté de venir aussi? J'avais bien d'autres préoccupations, mais bon... j'aimais Elly, je ne pouvais donc pas la laisser affronter cette épreuve seule. Je savais fort bien qu'elle n'avait personne d'autre vers qui se tourner et d'une manière ou d'une autre, j'étais déjà impliqué. Lorsqu'elle m'avait appris la nouvelle, j'avais tenté de la dissuader de choisir cette option, mais c'était peine perdue, son idée était déjà faite. J'étais contre le fait de simplement 'supprimer le problème' de cette façon, mais cette décision lui appartenait, en bout de ligne. Je ne pouvais pas m'opposer à elle sur ce terrain, même si j'étais contre l'avortement. Qu'aurais-je bien pu faire? L'attacher à une chaise pour l'empêcher d'aller à ce rendez-vous? Le temps sembla tourner au ralenti, jusqu'à ce que la porte ne s'ouvre. La première personne que je vis fut la vieille femme crispée, mais cette dernière fut bien vite suivit d'Elly. Jamais je n'oublierai ce moment. Ce fut la première et la dernière fois que je la vis pleurer. Par respect, je me suis contenté de me lever et de la suivre sans parler, jusqu'à la sortie. Ce n'est qu'une fois le silence devenu insupportable que je me suis décidé à lui parler, même si je savais qu'elle n'avait pas envie de discuter présentement. ''Je t'aime tu sais.'' C'était plus un fait qu'une question. J'étais entrain de me demander si je n'avais pas dit une bêtise lorsqu'un sourire illumina son visage. Ce fut bref, une demi seconde, mais cela me rassura tout de même. Elle ne me répondit pas immédiatement, continuant de marcher tout en prenant ma main. Ce fut au bout de quelques minutes qu'elle brisa le nouveau silence qui s'était installé. ''Promets-moi de ne rien dire à papa.'' Je me suis contenté de hocher la tête sans prendre la peine de la regarder. Si elle l’appelait toujours papa, pour sombre raison, je l'appelais plutôt 'ça'. La main lourde, toujours un verre dans le nez et ayant pour seule occupation le visionnage de pornos à la tv, ce n'était pas un exemple de père modèle. Si ma soeur et moi n'étions pas très proches, jamais je n'allais dévoiler son secret, et encore moins à cet homme. Elle m'énervait parfois, à toujours vouloir me materner, mais je ne lui en voulais pas. C'était la seule famille que j'avais, puisque notre mère n'était jamais à la maison, trop occupée à draguer ça et là.
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Une de perdue, dix de retrouvées? C'est ce que j'aurais aimé répondre à mon meilleur ami, alors qu'il venait de m'apprendre que sa copine l'avait laissé tomber. Bien que je ne savais pas pourquoi, je la détestais et ce n'était un secret pour personne. Il y avait de cela quelques années, nous étions inséparables tous les trois. Ayant grandis ensemble, c'est en leur compagnie que j'ai vécu mon enfance, ainsi que mon adolescence. Si nous avions tous les deux une bonne complicité, le tout a rapidement changé lorsqu'ils ont commencé à flirter et sortir ensemble. Sur le moment, j'ai encaissé le coup en me disant que c'était les hormones, mais quelques années plus tard, je me suis fait une raison en voyant qu'ils étaient toujours en couple. Toujours aussi proche de mon meilleur ami, je ne l'étais plus avec celle qui était devenue sa petite amie plutôt que mon amie.

Jamais je ne vais le lui avouer, mais lorsqu'il m'a dit qu'elle était partie à Fort Edernad, je me suis empêché de sourire. Je n'y peux rien, je ne pouvais plus la supporter depuis un moment. Le fait qu'ils soient ensembles me tapait royalement sur le système, même si je ne comprends toujours pas pour quelle raison. Il faut dire qu'elle n'a jamais été déplaisante avec moi, c'est plutôt le contraire. Elle a toujours été aimable et a souvent sembler se demander pourquoi j'étais devenu aussi froid et peu amical envers elle, comme si j'étais jaloux de leur relation alors qu'il n'en est rien. Enfin, je crois... Quoi qu'il en soit, je regardais présentement par la fenêtre, alors que mon meilleur ami conduisait, direction Fort Edernad. Lorsqu'il m'avait dit qu'il allait la retrouver pour tenter de s'expliquer avec elle, je l'avais encouragé.... allez savoir pourquoi. Sûrement ne voulais-je pas le décourager. Même si je n'allais jamais l'avouer non plus, je ne me voyais pas réellement continuer ma vie comme si de rien était en sachant qu'elle était partie pour je ne sais quelle raison. Probablement me manquerait-elle trop, aussi absurde cela puisse t-il paraitre. ''Je t'emmène un truc?'' Sa voix me tira de mes pensées, me rendant compte qu'il s'était stationné à une station essence pour faire le plein. ''Une bouteille d'eau....'' Je me sentais un peu fou d'avoir accepté de le suivre comme ça, sachant fort bien qu'il n'allait pas la retrouver le premier jour et que nous allions devoir nous installer dans cet endroit, réputé pour être le paradis des chiens de plus est... moi qui y est allergique.... Mais je n'y pouvais rien. Non seulement je ne voulais pas qu'il me croit sans coeur, mais je m’inquiétais pour elle.